•  Blog de lukasloup : Lukas, coeur de loup, Episode 17

    Lukas profita de ce dimanche matin pour récupérer un peu de son escapade nocturne. Il avait entendu le père et la mère se lever aussi tôt que les autres jours, puis il s’était rendormi. Tout comme lui et Landry, ses deux autres frères s’attardaient dans leur lit.  

    L’horloge du bas martela les dix heures. Lukas ouvrit les yeux et regarda vers la fenêtre. Les branches du noyer bourgeonnaient et se découpaient sur un ciel d’azur, se balançant au souffle d’un vent léger. Une odeur de pain chaud montait du rez-de-chaussée, accompagnant des bruits de bols qu’Adèle posait sur la table. Une vache meugla dans le champ voisin, répondant à une consoeur lointaine.  

    Landry s’agita et s’assit en tournant la tête vers Lukas. Il avait les joues rouges et semblait de mauvaise humeur. Enfin il sortit du lit et descendit l’escalier en pleurnichant et en réclamant sa mère. 


    Le garçon se leva à son tour, bientôt suivi de Bastien et d’Albin. 

    Ils trouvèrent Adèle assise près de la cheminée, l’enfant sur ses genoux. Il gémissait et portait la main à son front, peinant parfois à respirer.  


    - Landry est malade, il a du prendre froid... il a de la fièvre... constata Adèle, impuissante devant la souffrance de son petit.  

    Contrariée elle caressait la tête de son enfant et le berçait, ne sachant quoi faire d’autre. Ses fils l’entouraient et Lukas réfléchissait.  


    Il s’agenouilla à hauteur de son petit frère et lui demanda doucement : 

    -Tu as mal où mon petit Landry ? 


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    L’enfant posa ses deux mains sur son visage et les remonta sur le dessus de sa tête en pleurant. 

    C’était flagrant qu’il était vraiment mal, la fièvre embrasait ses joues et brillait dans ses yeux larmoyants.


    - la vieille Jeanne pourrait peut-être faire quelque chose.... hasarda Adèle 



    Lukas en décida autrement. ‘Par tes mains tu soulageras...’  avait dit la vieille.   

    - Je vais le mettre au lit... apporte de l’eau froide et un linge. Vous autres restez là... il lui faut du calme... 


    Il prit l’enfant dans ses bras et monta dans la chambre. Il le fit asseoir sur le lit,  lui retira son chandail et déboutonna sa chemise. Puis il lui demanda de s’allonger et entrouvrit la fenêtre.  

    Adèle s’était empressée de lui apporter une cuvette d’eau et une étoffe propre. 

    - Que vas-tu faire...?! demanda-t-elle anxieuse 


    Il ne répondit pas. A vrai dire il ne savait pas trop vers quoi il s’aventurait. Il allait se fier à son intuition et improviser. De toutes façons il devait tenter quelque chose et si ça ne marchait pas, il irait chercher la vieille guérisseuse.  


    Il se rappelait ses paroles : ‘Demande et tu recevras... Fais confiance aux forces bénéfiques... Ce que tu fais, fais le toujours avec ton coeur...’ 

    Alors il osa. Tout d’abord il promena ses mains autour de la tête de Landry, sans le toucher. Il s’attarda sur le sommet de son crâne ; ça pulsait chaud à cet endroit, par vagues intenses et saccadées. Il y agita sa main comme pour disperser ce flux fiévreux.  


    Il rapprocha la chaise et s’installa. Assis près du lit il mouilla le linge dans la cuvette que lui tendait la mère et le passa sur les tempes et le visage de l’enfant. Il recommença plusieurs fois. Landry ne pleurait plus mais regardait son grand frère dans les yeux. Lukas lui souriait et son regard chaud le rassurait. Il s’abandonna totalement à ses mains. Déjà il sentait la fraîcheur de l’eau soulager sa tête douloureuse. Le jeune homme posa le dessus de sa main sur les petites joues pour vérifier l’utilité de ce qu’il faisait et fut satisfait. Il lâcha le linge dans la cuvette mais son instinct le poussa à continuer son exploration du bout de ses doigts. Quelque chose le gênait au-dessus des sourcils de Landry ; il ferma les yeux et se concentra sur ce point. Il y ressentait une masse plus compacte, chaude et un peu poisseuse. C’était sûrement ‘ça’ qui entravait le souffle de l’enfant et il devait le dégager.  


    Adèle, déconcertée, observait son fils sans mot dire. Lukas positionna ses mains au-dessus du front du petit et lentement les sépara en les déplaçant vers l’extérieur de son visage. Tout en gardant les yeux clos il recommença ces mêmes gestes pendant de longues minutes, comme s’il déblayait ‘quelque chose’ d’invisible. La mère ne savait que penser de ce qu’elle voyait, mais elle constatait que l’enfant retrouvait peu à peu une respiration plus ample et régulière. Il finit même par s’assoupir. Lukas acheva la séance en un dernier mouvement de balayage au-dessus de Landry endormi puis se leva. Il se sentait fatigué, alourdi, et pris de vertiges il dut se rasseoir. Une douleur lui barrait le front, comme s’il avait pompé le mal de Landry.

    Ressentant la nécessité de se laver il fit signe à Adèle d’approcher, essora le linge mouillé qu’il passa sur sa tête et dans son cou puis trempa ses mains dans l’eau de la cuvette en les frottant. Enfin il se remit debout, ramena le drap sur l’enfant et dit à sa mère : 

    - Je crois qu’il va mieux... on verra ce soir comment il est.... 

    - Comment as-tu fait ça ? demanda-t-elle à Lukas 

    - Je ne sais pas, j’ai essayé, c’est tout... je crois qu’il suffit de vouloir....  


    Heureux de ce qu’il venait de faire mais gêné de n’avoir pas d’autre explication à donner à sa mère il se détourna et descendit l’escalier.  


    Adèle alla vers le lit et posa sa joue sur le front de son petit ; il était à peine tiède. Elle y déposa un baiser, puis elle se signa en murmurant ‘merci’ et joignit ses mains avant se descendre à son tour.


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