• Embouteillages

     

     

    Voici une histoire que j'ai écrite en 2006... Je demande un peu d’indulgence pour cette fanfiction sortie tout droit de mon pauvre cerveau bien atteint. J’aime aller dans le fond ‘des choses’ et certains passages pourront paraître longs. J’espère aussi ne pas heurter par certaines descriptions un peu trash ou plus romantiques. Si c’est le cas je m’en excuse. Mais c’est simplement ‘la vie’, et le jeune chanteur dont il est question   ici n’est probablement qu’un prétexte à l’écriture de cette histoire. Il s'agit de Christophe Willem.

    Allez, c’est parti.

     

      

    Embouteillages

     

     

    Je n’ai pas eu mon mot à dire. Je me suis retrouvée dans cette histoire sans avoir rien demandé, au gré des élucubrations de la scénariste. Je me présente : je me prénomme Krystal, peu importe mon nom. J’ai eu 27 ans en octobre 2006. Jusqu’à cet anniversaire, je menais une vie très banale, avec ses hauts mais surtout ses bas, traînant mes casseroles et essayant tant bien que mal de dompter mes démons intérieurs. Préservant de mon mieux mon cœur bancale, je me suis tout d’abord interdit de l’approcher, lui l’artiste à la voix d’ange... D’ailleurs, qu’aurai-je bien pu lui apporter, il avait déjà tout, courtisé, adulé, il n’avait qu’à tendre la main. Je n’ai rien espéré, j’ai même tenté de fuir mais c’est à moi qu’il a tendu la main. Ne me plaignez pas, mais ne me jugez  pas non plus car je n’ai rien voulu…

            

              

         

    Tout a commencé ce lundi là. Il s’annonçait doux et ensoleillé ; l’été indien s’attardait un peu et elle comptait bien profiter de cette journée à sa guise. C’était son anniversaire. Elle ne travaillait jamais le lundi, ça tombait bien.

     

    Lundi 16 octobre 06 – 14h10

    La circulation ralentit brusquement et elle dû freiner à mort pour ne pas emboutir la voiture qui la précédait. Les autres files du boulevard périphérique connaissaient la même vague de ralentissement, et en à peine deux minutes, un embouteillage monstrueux immobilisa les véhicules pare-choc contre pare-choc.

    ‘C’est certainement à cause de ceux qui veulent s’engager sur l’autoroute un peu plus loin... ça va repartir’ pensa-t-elle sans trop y croire.

    Elle regarda la file de voitures à sa gauche, puis celle de droite. Les conducteurs semblaient stoïques et prenaient leur mal en patience. Certains devaient probablement connaître ce sort quotidiennement, et elle les plaignit. Elle détestait se retrouver coincée comme ça, perdre du temps bêtement.... Elle se dit qu’elle aurait mieux fait de prendre le métro ; se rendre dans le centre de Paris en voiture, quelle idée !!

    Perdue dans ses pensées elle tapotait nerveusement le pourtour de son volant ; déjà plus d’un quart d’heure que rien n’avait bougé d’un pneu. Elle baissa complètement sa vitre, car elle commençait à avoir chaud, et bascula son pare-soleil pour se regarder dans le petit miroir. Ses joues avaient un peu rosi, ça la changeait de son teint de lait habituel. Elle alluma l’auto radio et rechercha la bonne fréquence, celle qui informe de la circulation parisienne en temps ‘presque’ réel. Elle du encaisser à contre cœur un morceau de jazz moderne qui n’en finissait pas,  puis une voix suave susurra : "Il est inutile de vous engager sur le périphérique intérieur depuis la Porte de Vincennes et jusqu’à la Porte de Vanves si vous ne voulez pas être pris au piège.... On signale un accident entre un autocar et deux autres véhicules... La patience est recommandée... heureusement, il fait beau"

    - Elle se fout de nous ! pensa Krystal en soupirant et en coupant le moteur.

    Passablement agacée elle serra les dents ; ce bel après-midi qui commençait à peine allait être gâché.... Et cette musique immonde qui lui heurtait les oreilles l’horripilait. D’un mouvement sec de l’index elle poussa en mode lecture le CD qui dépassait de la fente. Puisque cette pagaille semblait devoir durer encore longtemps, autant l’agrémenter avec son disque favori. Nouveau talent, reprises de succès divers à tomber par terre, toute une heure de pur bonheur. Elle se cala confortablement dans son siège et ferma les yeux. Elle écoutait et revoyait les images, celles des vidéos récupérées sur le net et dont elle se gavait régulièrement, inlassablement. C’était la première fois qu’elle était vraiment fan, ça lui était tombé dessus un soir  alors qu’elle zappait, peu inspirée par les programmes télé de ce soir de mai. Son interprétation de "I will always love you" l’avait foudroyée sur place, et elle était restée scotchée devant ce miracle. Elle entreprit toutes les recherches possibles afin d’en savoir plus sur ce jeune homme prénommé Christophe , cet extra-terrestre tombé du ciel, et visionna les émissions précédentes qu’elle avait loupées. Pour les autres et jusqu’au rappel elle avait été au rendez-vous, seule devant la télé et plateau repas sur les genoux, neutralisant même son téléphone pour ne pas être dérangée. Elle s’était même inscrite sur un forum dédié à ce jeune prodige, mais ne s’en était vantée à personne. Discrète elle postait peu, juste quelques poèmes, parfois quelques commentaires, mais lisait pendant de longs moments et s’amusait des délires des ‘biquettes’. Elle se mit à rire toute seule….

    La sonnerie de son portable face à elle brisa sa rêverie et elle fit une moue en voyant le prénom clignoter sur l’écran.

    - Oui ?

    - T'es où ? lui demanda Benoît

    - Dans les embouteillages jusqu'au cou... depuis vingt minutes... répondit-elle d'une voix morne.

    - Ah bon, je voulais te souhaiter un heureux anniversaire... on se voit ce soir ?

    - Merci c'est gentil... Non pas ce soir

    - Pourquoi ?

    - J'ai pas envie

    - ...? Tu ne fais rien pour ton anniv, tu ne veux pas qu'on aille au resto ?!

    - J'ai dit "j'ai pas envie" martela-t-elle froidement

    - ...? Voilà plus d'une semaine qu'on ne s'est pas vu... que se passe-t-il ? demanda son interlocuteur

    - Rien... soupira-t-elle

    - Mais...

    - Ecoute, tu me saoules avec tes jérémiades... fous moi la paix. Bye.

    Elle raccrocha, reposa l’appareil sur son support et remonta le son de l’auto radio encore plus.

    Elle n’avait pas l’intention de se lancer dans des explications sans fin… elle en avait assez, elle était lasse de cette histoire, c’est tout. Elle n’avait que trop duré, il commençait à trop se cramponner et devenait pesant. Elle lui dirait plus tard. Peut-être. Pour elle il était juste une aventure de quelques semaines.

    Ne pas s’attacher, surtout ne pas s’attacher.

     

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